De
passage en suisse lors de sa migration vers le nord de l'Afrique, le
Pluvier guignard à été observé à Chasseral le 31 août par Albert Bassin.
Annoncé dans la birdline et communiqué par le téléphone arabe aux
cépobiens et sur le site, j'ai saisi cette occasion pour présenter ce
bel oiseau et les magnifiques photos des membres présents les 2 et 3
septembre. Le jour suivant, le 4 sept. plus aucune trace ! Vivement
l'année prochaine pour tenter encore une nouvelle fois de croiser sa
route !!
Le pluvier guignard est une des rares espèces chez laquelle la femelle est à la fois plus grande et plus colorée que
le mâle. En plumage nuptial,
il ne peut être confondu grâce à son net sourcil blanc, son dessous gris et marron et surtout par son étroite bande
pectorale blanche. En plumage inter nuptial, il est également assez
reconnaissable en raison de son dessus bien marqué évoquant un peu le
combattant varié. La confusion est toutefois envisageable avec le
pluvier asiatique ou le pluvier doré. Le bec plus court, les pattes plus pâles (jaunâtres) et les ailes semblant trop courtes pour le corps rondelet sont des critères qui
permettent d'établir une différenciation.
Habitat :
Durant la nidification, le pluvier guignard
apprécie surtout les zones plates au sommet des régions montagneuses, où
s'associent des blocs rocheux et une végétation rase herbeuse et
moussue. En Ecosse, Norvège, et çà et là en Europe ainsi qu'en Sibérie,
le guignard niche sur les hauts plateaux dénudés, au dessus de 900
mètres d'altitude. Il s'installe aussi dans la toundra, à plus faible
altitude, en Scandinavie, niché aux Pays-Bas sur les polders, terrains
gagnés sur la mer. Son plumage nuptial typique assure un excellent camouflage, tant dans la toundra qu'en
montagne. Dessins et couleurs brisent sa silhouette et lui permettent de
se fondre dans son environnement. Dans ses quartiers africains
d'hivernage, le guignard se trouve surtout dans les secteurs semi
désertiques et autres milieux arides et dégagés, y compris les plateaux
dénudés et les maigres pâtures.
Comportements :
Le pluvier guignard est un qui hiverne dans la
zone semi-aride s'étendant du Maroc à l'Iran. Les oiseaux de Sibérie
doivent ainsi parcourir plus de 10 000 kilomètres avant d'atteindre
leurs quartiers d'hiver. Les guignards nichant en Europe du Nord
quittent les sites de nidification en Septembre ou Octobre alors que
ceux de Sibérie partent dès juillet ; Les mâles et les jeunes se mettent
en route environ deux semaines après les femelles. En France, le pluvier
guignard s'observe en petit nombre à l'occasion des migrations (mais de rares couples nichent plus ou moins régulièrement dans les
Pyrénées). Le passage commence à partir de la mi-août, culmine à la fin
du mois et dans de septembre, puis diminue jusqu'en novembre. Les
observations printanières sont rarissimes. Il faut le rechercher sur les
pelouses montagnardes et dans les labours, les pâtures rases ou les
friches; Son identification est parfois délicate car il ne porte alors
pas toujours le plumage nuptial typique; L'espèce a niché ponctuellement dans les Vosges et les
pyrénées.
Vol :
Coups d'ailes moins appuyés que le Pluvier doré.
En vol, ses courtes ailes semblent disproportionnées par rapport à son corps rondelé.
Nidification :
Chez le pluvier guignard, les rôles sont inverses
lors de la parade nuptiale. La femelle, plus grande et plus colorée, poursuit un mâle en
criant et en levant avant de les laisse retomber. Elle ne tarde pas,
ainsi, à l'isoler du petit groupe de mâles auquel il appartient. A
l'emplacement du nid, choisi pour offrir une vue dégagée sur les
environs, le mâle et la femelle se relaient pour creuser une petite
cuvette. L'oiseau occupé à creuser projette des herbes et de la mousse
que son partenaire dispose ensuite dans le creux. Lorsque la femelle a
pondu ses trois oeufs, elle abandonne le mâle afin de rejoindre d'autres
femelles. Le mâle couve durant quatre semaines. Il est très difficile à
repérer car son plumage le taches sombres pour passer inaperçus. Les
poussins portent un duvet doux et fortement tacheté. Très vite, ils savent courir et se nourrir
seuls, surveillés par le mâle. A l'approche d'un prédateur, ce dernier
peut feindre d'être blessé, sautillant comme si ses ailes étaient brisées. Il attire ainsi le prédateur loin du nid ou des jeunes.
Régime :
Le pluvier guignard mange des insectes,
notamment des petits coléoptères et des mouches qu'il trouve sur le sol rocheux ou parmi la végétation.
IL capture aussi des araignées, des vers de terre, de petits escargots
et quelques végétaux. Il se nourrit surtout à l'aube et la nuit, souvent
à quelque distance de son territoire de nidification. A la façon des
pluviers, il trottine, puis se fige avant de se pencher pour capturer
une petite proie.
Protection / Menaces :
Le Pluvier guignard
est principalement menacé à cause de la disparition de son habitat dû au
développement du tourisme hivernal (stations de ski et remontées
mécaniques, routes, urbanisations) et la chasse illégale.
Photos: Michel Gigon


Photos: Albert Bassin



Photos: Philippe
Grosvernier
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