Le Réveil des Oiseaux du dimanche 29 avril 2012
Pour cette nouvelle version rebaptisée de l'imprononçable PMOC, dix personnes ont rejoint le guide de cette balade au fil des méandres de l'ancienne Aar du côté de Meienried (BE). Accueillis au point du jour par le chant de l'Alouette, déjà haut dans le ciel, et par les puissantes strophes des Rossignols sur les rives de l'Aar, nous avons parcouru champs, forêts, roselières, haies et rivière pour découvrir 45 espèces dont seulement 13 sont restées muettes.
Le chant des oiseaux atteint son paroxysme au lever du jour et l'oreille peu exercée, que ce soit celle du néophyte ou celle de l'ornithologue qui manque d'entraînement après le long silence hivernal, peine à toujours distinguer à qui appartient quel sifflement, quelle note flûtée ou quel trille suraigu. Cette difficulté est particulièrement criante, si l'on ose dire, dans la forêt qui résonne du chant et des cris d'une foule d'espèces. Mais en procédant pas à pas, en prenant le temps de s'arrêter, d'écouter, de filtrer mentalement par exemple le chant du Merle noir, assez familier, pour se concentrer sur cet autre chant moins connu, on finit par réussir à isoler ici la Mésange charbonnière, là le Troglodyte, derrière le Pinson des arbres, devant le Rougegorge, ou là encore le Rossignol.
Et parmi ce fameux pot-pourri de voix qui s'entremêlent, résonnent tout à coup le tambourinage du Pic épeiche ou les cris des Grives litornes alarmées par une Corneille noire un peut trop entreprenante à l'approche des nids de la colonie de grives.
Les plus belles observations resteront sans doute celle de ce Rossignol, chantant à pleins poumons et pour une fois perché bien en vue, celle du Loriot, rôdant comme un fantôme autour de nous en égrenant ses notes flutées aux accents tropicaux, ou encore l'ambiance sonore de la roselière avec les Rousserolles effarvattes, Locustelles luscinioïdes, Bruants des roseaux, Grèbes castagneux, Râles d'eau et de nombreux Coucou gris, repérant déjà leurs futurs sites de ponte, tandis que dans les buissons et arbres de la rive une Fauvette babillarde, un Bruant jaune et un Grimpereau des jardins leur donnaient la réplique. Et pour ponctuer ce concert matinal, encore une note, une seule, qui éclate au-dessus de la roselière, accompagnée d'un éclair bleu métallisé, celle du Martin-pêcheur.
Au rang des "grands muets" enfin, le Faucon hobereau aura constitué une jolie surprise. Et les botanistes ne sont pas restés sur leur faim: les Nivéoles d'été étaient nombreuses à fleurir, et le petit sentier en bordure de marais nous a même amené à quelques centimètres d'une magnifique Fritillaire pintade fraîche éclose.
La météo fut très clémente, presque sans vent, si bien que les conditions d'observations et d'écoute ont été excellentes, et que toutes et tous s'en sont repartis vers 9h sans aucun regret de s'être levé de si bon matin.
Philippe Grosvernier
Liste des espèces vues et/ou entendues:
Grèbe castagneux
Grand Cormoran
Héron cendré
Cygne tuberculé
Canard colvert
Milan royal
Milan noir
Buse variable
Faucon crécerelle
Faucon hobereau
Râle d'eau
Foulque macroule
Goéland leucophée
Pigeon ramier
Coucou gris
Martinet noir
Martin-pêcheur
Pic épeiche
Alouette des champs
Hirondelle rustique
Bergeronnette grise
Troglodyte mignon
Rougegorge familier
Rossignol familier
Rougequeue noir
Grive litorne
Merle noir
Fauvette des jardins
Fauvette à tête noire
Fauvette babillarde
Locustelle luscinioïde
Rousserolle effarvatte
Pouillot véloce
Mésange charbonnière
Mésange bleue
Grimpereau des jardins
Pie bavarde
Corneille noire
Etourneau sansonnet
Loriot d'Europe
Moineau domestique
Pinson des arbres
Chardonneret élégant
Bruant des roseaux
Bruant jaune
Photos : Pierre Farron
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