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Centre d'Etude et de Protection des Oiseaux, Bienne et environs

Surveillance des Falaises 2024 :

Surveillance - 24.02.2023

1ère partie

Dix heures ; la forêt de longues-vues a déjà bien poussé sur le parking de la Vigier, tandis qu'un doux fumet de pâtisseries et de café diffuse depuis la lisière. Daisy semble avoir redoublé de générosité: ce sont aujourd'hui un financier, des boules au Damasson et des pains aux poires au traditionnel "dix-heures". On en viendrait presque à se demander si elle est du côté des pèlerins ou du nôtre, tant ces gourmandises nous incitent à délaisser notre intrusion dans la vie privée du couple de faucons.

En voilà un d'ailleurs! quelque part loin, en plein ciel - difficile à repérer. À défaut de points de repères, celles et ceux qui sont parvenus à l'avoir dans leurs jumelles décrivent les trajectoires. Le faucon tourne, fait un piqué spectaculaire mais infructueux, puis monte, monte encore, devient myodésopsie parmi nos myodésopsies, s'estompe derrière les rares nuages, reparaît, monte toujours. Soudain les voix de celles et ceux qui n'ont pas (encore) les bras et la nuque qui chauffent s'élèvent : un autre pèlerin apparaît, tantôt rejoint dans les jumelles par un second avec lequel ils s'accrochent les serres à plusieurs reprises. Les descriptions se contredisent, et l'on comprend qu'il y a bel et bien trois individus.

Le supposé mâle du couple local lâche les serres de sa partenaire, va à la rencontre de l'intru et semble lui faire comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Celui-ci disparaît à l'ouest.

Le couple, lui, reste, et sera très actif jusqu'au départ des ornithos, sans pour autant leur montrer la cavité qu'il a choisie cette année. Notons cependant qu'il défend et se perche beaucoup du côté ouest de la cluse...
Avec autant d'activité, j'en oublie presque les autres protagonistes: le Ticho en haut de ses silos, les premières Hirondelles de rochers passant et un Chamois paissant.
Gauvain Saucy

photo : Gauvain Saucy


01 : Recto : Orite à longue queue


02 : Verso : la forêt de longues-vues

 


2ème partie

Le couple de pèlerin est à nouveau bien présent, se montrant quasiment tout le temps, avec des scènes d'action entrecoupées comme d'habitude de longues pauses de toilettage et repos. Les scènes d'action nous laissent pourtant un peu sur notre faim ; je n'en relaterai ici que deux: lors de la première, le mâle traça des zéros, huits et formes moins numériques au-dessus de la femelle, s'approcha, se percha, reparti, frôla la femelle... et reparti, sans accouplement.
Le second événement fut la visite de la cavité habituelle! Mais cette visite fut des plus brèves et le couple retourna immédiatement sur le versant ouest de la cluse. Y prend-il le soleil, hésite-t-il encore quant à la cavité? Nous espérons dénouer l'histoire samedi prochain!
Les Grands Corbeaux nous ont, eux, clairement indiqué le nid qu'ils occupent cette année. Et c'est un couple d'Hirondelles de rochers qui a offert - malheureusement à un seul témoin et demi - la scène probablement la plus exceptionnelle de la journée en s'accouplant!
Gauvain Saucy

photo : Claude Wehrli


Ne pas oublier de souligner les excellentes pâtisseries réalisées par la maman de Gauvain, que l'on remercie sincèrement.


Le pèlerin va taquiner le Grand corbeau.


Sa silhouette est tipique dans chasseur de haut vol.


Le long de la paroi grise, le pèlerin est difficilement repérable avec les mêmes couleurs.


Dans les rayons du soleil, on peut admirer son magnifique plumage.


Encore une altercation avec le Grand corbeau.


3ème partie

Dernier samedi de surveillance du couple de faucons de Rondchâtel. Au début, la recette est la même que celles des deux samedi précédents: le soleil est présent ; le couple de faucons est visible presque en permanence, passant l'essentiel de son temps sur le versant ouest, à l'exception d'une brève visite de la cavité habituelle du versant est (notons tout de même cette fois, quelque part là au milieu, un accouplement) ; les corbeaux continuent de construire leur nid ; les hirondelles tantôt virevoltent, tantôt font leur toilette sur la poutrelle métallique des silos ; et le cincle et la bergeronnette animent la rivière.
Mais le temps passant, quelques soupçons de nouveauté s'ajoutent finalement aux ingrédients, avec un petit regain d'activité, en l'air comme au sol. En haut, le couple, après quelques comportements nuptiaux (peu de temps après l'accouplement d'ailleurs!) se pose à deux reprises dans ce qui semble être une cavité qui nous est cachée par des arbres. On monte alors vite sur le pont ; les pèlerins sont déjà repartis, mais un trou marqué de fientes suggère une deuxième aire potentielle. Le couple ne semble donc toujours pas décidé, une petite séance d'observation plus tardive s'impose.
En bas, une fondue se prépare, comme la tradition le veut. La table de picnic au bord de la rivière est dressée, les fourchettes touillent. Tout est prêt pour la traditionnelle cerise sur la fondue nous contraignant à jongler entre jumelles et fourchettes ; et c'est, cette année, cinq Orites à longue queue de sous-espèce nordique (caudatus). Elles restent longuement vers nous ; nous partageons ainsi le repas, leur laissant les buissons, elles nous laissant la fondue, d'une commune entente.
Gauvain Saucy

photo : Gauvain Saucy


 

4ème partie : Epilogue

29 avril - Depuis le pont, j'aperçois l'un des faucons arriver avec une trajectoire décidée et s'enfiler derrière des buissons, dans la paroi ouest de la cluse. Il y disparaît. De mon point de vue, tout signe potentiel d'activité à proximité directe de la vire sur laquelle le faucon a atterri est masqué par la végétation. Seul un rocher un peu plus haut semble être fréquemment utilisé comme perchoir au vu du nombre de déjections qui l'entourent. Je rejoins donc le haut des falaises côté Orvin en espérant trouver un angle de vue plongeant me permettant d'éviter la végétation. Mais impossible, je ne verrai plus un seul bout de plume ce jour-là.
Je n'ai pas vu l'autre pèlerin repartir de l'air à l'arrivée du premier. Le couple est discret, la couvaison est probablement en cours.

29 mai - J'y retourne, cette fois depuis le haut des parois côté Plagne, espérant que le meilleur angle de vue compensera la plus longue distance d'observation. Je pointe la longue-vue sur la vire, cherche quelques secondes, avant de réaliser que trois jeunes pèlerins sont dans mon champ de vision, camouflés contre la roche de la même couleur que leur plumage bientôt totalement dépourvu de duvet visible. Les trois se tiennent en bout de vire et observent leur environnement presque impassiblement, même au bref passage d'un des adultes. Juste avant mon départ, le plus petit des trois se cache derrière l'un des buissons de la vire. Je m'arrête encore brièvement vers le pont de la bretelle d'autoroute en partant, pour confirmer ce que je pensais: lorsqu'ils se tiennent en bout de vire et pas derrière les buissons, les jeunes sont visibles depuis le bas de la cluse.

12 juin - Brève observation depuis le bas: personne n'est posé sur la vire. Un adulte est posté sur l'un des perchoirs habituels, s'envole et se repose sur un autre arbre, caché dans le feuillage. Puis plus rien. Les jeunes se seraient-ils envolés ou sont-ils cachés au fond de l'aire?
Je n'aurai malheureusement pas eu le temps de passer durant la période où les jeunes restent dans les alentours après leur envol. Mais au vu du nombre et de l'âge des poussins lorsque je les ai vus, la nidification a très vraisemblablement réussi, avec même probablement deux à trois jeunes à l'envol.

Gauvain Saucy

 


 
 
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